Ailleurs

Michel Gayard peint des paysages qui ne sont pas des représentations de la nature, mais des fragments de cette réalité que crée la lumière sur la rétine – des paysages intérieurs – mais aussi des fenêtres ouvertes : les formes et les plans qu’assemble Michel Gayard font penser au thème matissien de la fenêtre. Regarder ses toiles comme on se tient à la fenêtre, debout.

De la fenêtre, elles ont d’ailleurs la structure, la rigueur et l’assurance. Le peintre isole, délimite, il distingue, passionné qu’il est de précision.

Peindre, cette insistance a-t-elle toujours un sens aujourd’hui ? La peinture est un lieu où l’on se perd pour celui qui la fait, de même que pour celui qui la regarde. Un lieu de perdition où l’on s’abandonne. Moments fugitifs, longs moments de doute, brefs instants de bonheur où les repères les plus banals s’effacent, d’une manière inexorable.

Michel Moison – 2008